Finance islamique

La flambée des prix du pétrole et la crise des subprimes ? Rien de moins qu’un excellent environnement pour l’expansion de la finance islamique. Avec l’afflux des pétrodollars et le risque d’effritement de la confiance dans le secteur bancaire traditionnel, l’offre de produits compatibles avec la Charia, a plus que jamais d’excellentes années en perspective. L’essor de ces produits dont la priorité essentielle est d’exclure la pratique de la Riba, l’intérêt usuraire blâmé par le Coran, en promouvant des investissements éthiques, n’est plus à démontrer.

Selon des chiffres cités par le cabinet Gide Loyrette, le taux de croissance annuel des activités liées à la finance islamique, depuis 2003, atteint 15 %, le volume des opérations de financement islamique à l’échelle mondiale étant estimé à 500 milliards de dollars, répartis pour 60 % dans les pays du Golfe et pour 20 % en Asie du Sud-Est. Et le montant de l’épargne disponible dans ces zones se monte à 5.000 milliards de dollars. Une manne impressionnante, et pourtant, en France où vivent 6 millions de musulmans, le constat est quelque peu décevant: les investissements sont principalement le fait de fortunes individuelles ou d’institutionnels du Golfe Persique et se concentrent sur l’immobilier et la participation à des fonds en utilisant la structure financière de la Murabaha qui prévoit une vente à un profit convenu à l‘avance selon un contrat de gré à gré, ou bien la formule de l’Ijar assimilable à un système de location ou de crédit-bail. A la Financière Centuria, les experts notent depuis un an et demi l’intérêt de ces investisseurs institutionnels du Golfe dans des opérations de prestige : pour le compte d’un investisseur institutionnel du Golfe Persique, la Financière Centuria a ainsi structuré le financement et agit en tant qu’asset manager d’actifs immobiliers estimés à 5 milliards d’euros, dont les deux tiers sont situés en France. Sur la base d’un financement Euro Hypo, Société Générale et Crédit Agricole, le fond Gulf Atlantic FZ a acquis quatre immeubles dans la région parisienne en 2003, tandis que « Rive Défense » à Nanterre a fait l’objet en 2005 d’un financement charia de 250 millions d’Euros de UBS et Noriba. Mais ces opérations sont encore très loin de l’offre de crédit immobilier et autres produits bancaires classiques, à des particuliers.

«  Le paradoxe français, c’est qu’il existe une demande, mais qu’il n’y a pas encore d’offre. Il n’y a qu’un nombre infime d’acteurs offrant des produits destinés  à répondre à la demande française. Ce n’est pas tant pour des raisons réglementaires, juridiques ou fiscales, mais davantage en raison de risques de réputation. Aucun des acteurs concernés ne souhaite mettre à mal sa réputation de banque universelle sur le territoire français. Elles estiment ne pas en avoir la légitimité et jugent que le marché n’est pas suffisamment vaste. De plus, l’inclusion financière élevée des populations musulmanes françaises n’est pas un facteur favorisant. Elles s’accommodent en général assez facilement du concept de taux d’intérêt »,

souligne Anouar Hassoune, analyste chez Moody’s.

Résultat : les banques françaises font bien de la finance islamique depuis de nombreuses années. Mais elles ne le font pas en territoire métropolitain. Même si aujourd’hui, après s’être concentrées sur le Golfe Persique, elles commencent à s’intéresser à un laboratoire aussi idéal qu’inattendu : l’Île de la Réunion et sa communauté musulmane. Il y a deux ans, Jérôme Pignolet De Fresnes, Responsable de la Gestion du Patrimoine de la Banque Française Commerciale de l’Océan Indien (BFC), une filiale de la Société Générale, entame des réunions d’informations avec les membres de cette communauté. « Nous avons abouti à deux constats, se rappelle t-il, le premier, qu’il y avait une demande pour un placement à court terme qui soit disponible pour les entreprises, les particuliers, les professionnels, pour rémunérer les excédents de trésorerie, en cherchant une alternative au placement d’intérêt. Le deuxième constat, c’était qu’un certain nombre de musulmans disposaient d’une épargne en actions et souhaitaient investir dans des entreprises en respectant la charia : il s’agissait de pouvoir créer un filtre de valeurs charia compatibles en choisissant celles qui allaient pouvoir représenter un bon potentiel de valorisation a moyen et long terme ». Du 29 Février dernier au 2 juin 2008, les investisseurs avaient le choix de deux supports accessibles à partir de 10.000 € : le premier, le « SGAM AI Shariah Liquidité » basé sur un achat-revente de matières premières non spéculatives de type Murabaha, est un support de rendement de type monétaire s’adressant aux Entreprises, Associations, ou Particuliers aisés opposés à la perception d’intérêts. Il fournit une liquidité quotidienne, en s’appuyant sur le principe de la Murabaha, en l’occurrence une marge commerciale générée par les transactions non spéculatives effectuées sur des matières premières licites (« halal ») telles que le cuivre et le zinc. Le deuxième produit, « SGAM AI Baraka Titre » est un support de placement en actions « charia compatible » à capital protégé au terme de 8 ans. « Son objectif de gestion est de protéger l’investissement à hauteur de 100% du capital initial, ou à hauteur de 85% de la plus haute valeur atteinte par le support pendant la période des 8 ans », explique Jérôme Pignolet de Fresnes. Mais ce dernier produit, lié à la performance d’une sélection d’actions du DJIM World Index, n’a pas séduit des investisseurs échaudés par le climat boursier des derniers mois. Ils ont jugé la période d’investissement de huit ans trop longue pour opter pour ce placement. En revanche, reprend Jérôme Pignolet de Fresnes, « je confirme le succès du premier appel public à l’épargne en Finance islamique lancé en France avec 15.7 M€ collectés (25MUSD en norme internationale) en quelques semaines principalement à la Réunion sur le produit « Charia Liquidité ». La quotité transactionnelle fixée à 10.000 € a essentiellement séduit des entreprises, associations et particuliers aisés qui ont pu participer à cette opération sur comptes titres et également sur le « premier contrat d’assurance vie 100% charia compatible ». C’est un succès qui ne va pas tarder à faire des émules, puisque JCS Courtage, mandataire de la banque Cortal Consors et filiale de BNP Paribas, vient d’annoncer qu’il commercialisait, également à la Réunion, un nouveau produit en conformité avec la loi Islamique, le charia Phoenix 7%, lié à la performance de l’indice Dow Jones Islamic Market Titans Europe 25 Index (DJEU25), sur une durée d’investissement de 5 ans.

Mais pour que ces produits se généralisent également en métropole, des progrès réglementaires sont nécessaires. Certes, l’initiative réunionnaise n’aurait pas vu le jour sans l’autorisation par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le 17 juillet 2007, de commercialiser des OPCVM à caractère islamique. Mais beaucoup reste encore à faire dans le domaine des « frottements fiscaux », notamment pour le financement immobilier, le produit phare de la finance islamique, qui suppose un double contrat de vente et donc un double droit de mutation. Plusieurs organismes bancaires étrangers, dont l’Islamic Bank of Britain, présente au Royaume-Uni depuis 2004, attendraient un aménagement de la réglementation existante pour s’intéresser à la France et à ses musulmans…

 

2009

LA FINANCE ISLAMIQUE EN FRANCE : BIENTÔT UNE OFFRE DE PRODUITS D’INVESTISSEMENT ?

 

Création de fonds et préparatifs en vue de l’émission d’obligations : la finance islamique va bientôt proposer de nouveaux instruments en France.

 

Développement rapide pour les uns, suite de conférences sans résultats concrets pour les autres, la croissance de la finance islamique en France n’a jamais fait autant débat. Depuis l’autorisation par l’Autorité des marchés financiers (AMF), le 17 juillet 2007 de commercialiser des OPCVM à caractère islamique, le marché avait semblé enfin décoller après s’être longtemps concentré presqu’uniquement sur le secteur de l’immobilier avec une demande émanant exclusivement de fortunes individuelles ou d’institutionnels du golfe persique. Le marché français commençait aussi à s’intéresser à une clientèle de détail émanant de la communauté musulmane. L’île de la Réunion allait servir de laboratoire aux premières expériences dans cette direction, au travers notamment de deux véhicules de placement conformes à la charia et commercialisés par la Banque Française Commerciale de l’Océan Indien (BFC), une filiale de la Société Générale.

Mais deux ans plus tard, l’essor espéré tarde à se concrétiser. Le développement de la finance islamique en France s’est avéré être un cheminement plus progressif qu’escompté et le retournement financier n’a pas aidé.

Au printemps, Sharia Liquidité, le premier placement réunionnais de type monétaire en euros certifié compatible avec la Charia a dû être suspendu et les porteurs remboursés « en raison de la baisse générale des conditions de marché », selon le communiqué de BFC. Cela n’a pas empêché la création de ces nouveaux véhicules de placement conformes à la charia d’avoir marqué un tournant, incitant d’autres institutions financières à s’aventurer à leur tour sur le créneau de la finance islamique. C’est ainsi qu’Allianz a créé en février dernier sur l’île de la Réunion un contrat d’assurance vie halal, tandis que la BRED vient d’y lancer « Karama éthique », un fonds en actions euros. En France même, l’hypothèse de la création d’une institution financière islamique dont le périmètre d’action reste à définir est évoquée avec insistance. La Qatar Islamic Bank s’est même mise sur les rangs pour l’ouverture d’une banque l’année prochaine. Mais ce résultat peut paraître modeste au regard de ce qui se passe dans d’autres pays européens. Pour Zoubeir Ben Terdeyet, Directeur-Associé de la société de consultance Isla Invest, « la France continue de garder son retard en termes de finance islamique. Les produits se comptent sur les doigts de la main. Ils ne sont pas créés pour la France, mais pour l’île de la Réunion, ou bien ils répondent aux besoins d’une clientèle internationale et sont également proposés en France, mais ce ne sont pas du tout des produits développés pour la France ».

PREMIERE SICAV ISLAMIQUE

C’est peut-être avant tout parce que la demande française n’est pas encore suffisamment développée. Crédit Agricole Asset Management (CAAM) qui après dix ans d’expérience internationale en termes de véhicules d’investissement communs en finance islamique vient de créer sa première SICAV investie en conformité avec les principes de l’Islam, une SICAV UCITS III de droit luxembourgeois, enregistrée en France en sait quelque chose: « 90 % de la demande d’investissement charia compatible se trouve dans les pays du Golfe et en Malaisie, souligne Jean-Michel Bourgoin, directeur adjoint du développement de la clientèle internationale. Nous avons commencé à réfléchir à la possibilité de créer un véhicule qui puisse être distribué dans ces régions et pourquoi pas ailleurs ».C’est toute la nuance de ce « pourquoi pas » qui pourrait bien commencer à intéresser les investisseurs institutionnels français. A l’heure actuelle, la SICAV de CAAM offre aux particuliers et aux institutionnels trois compartiments (un fonds de gestion quantitative actions émergentes BRIC, un fonds de gestion fondamentale actions asiatiques et un fonds de fonds islamiques d’actions internationales). Elle cible surtout pour l’Europe une clientèle de particuliers, notamment une clientèle de banque privée. Toutefois, « la demande purement institutionnelle existe, nous avons d’ailleurs fait récemment une opération non négligeable », souligne Jean-Michel Bourgoin. Tout l’enjeu pour les promoteurs de la finance islamique en France est maintenant de déterminer rapidement sur quel segment cette demande institutionnelle peut se focaliser. « Un certain nombre d’entre nous estime que le cœur de la finance islamique, sa raison d’être, ce n’est pas l’octroi de crédit, c’est la prise de participation, le private equity », explique Anouar Hassoune de Moody’s.

FONDS ET OBLIGATIONS ISLAMIQUES

L’activité croissante dans le secteur des créations de fonds semble lui donner raison. CAAM ne cache pas travailler sur un projet de fonds immobilier islamique. Selon Anouar Hassoune, un fonds de private equity est également en train d’être structuré et un fonds de partenariat public privé devrait voir le jour en 2010. A cela s’ajoute la première plateforme de business angels (Islangels) qui vise à financer des PME françaises. Une chose est sûre : certaines estimations évoquent un potentiel de 30 à 85 milliards d’Euros pour le marché des fonds islamiques en France, tous secteurs confondus. « Pour les institutionnels qui ont encore de la liquidité et de l’appétit pour le financement, la ligne de métiers de finance islamique fait parfaitement sens et pour les institutionnels dont la clientèle favorise les investissements éthiques, c’est une bonne manière de distribuer des produits différenciés par nature : l’identité du produit est islamique et cela implique des limites sectorielles et des limites d’endettement. Ces fonds composés de classes d’actifs défensives ont tendance à surperformer en phase descendante du cycle et à sous performer dans les hauts de cycle », résume Anouar Hassoune.

Ce souci de diversification des allocations d’actifs des institutionnels pourrait trouver un produit adapté : les sukuks, des obligations conformes aux principes de la charia. « Ce sont des produits plus classiques qui offrent davantage de sécurité par rapport à des opérations sophistiquées de la finance qui font appel à des techniques de titrisation », souligne Arnaud de Brosses, avocat chez Cleary Gottlieb Steen & Hamilton. De fait, ces titres d’investissement, dont le capital et la rémunération sont indexés sur la performance d’actifs réels détenus par un émetteur, ont alimenté la rumeur depuis le printemps. Une émission d’1 milliard d’Euros dans les prochains mois avait été évoquée à plusieurs reprises. Mais pour autoriser ce type d’obligation en France, l’article 2011 du Code Civil relatif à la fiducie devait être modifié, ce qu’a refusé le mois dernier (octobre) le Conseil Constitutionnel, qualifiant l’article de cavalier législatif et entraînant un nouveau retard pour les sukuks français. En attendant que soit levé cet obstacle législatif, les observateurs de l’industrie demeurent focalisés sur les prochaines étapes : probablement une première émission de sukuk pilotée par une banque publique française, avec pour classe d’actif sous-jacent l’immobilier, prévoit Anouar Hassoune. Des émissions de collectivités locales et de corporate seront ensuite attendues. Reste à savoir quelles seront les véritables valeurs ajoutées de ce marché pour les investisseurs. Car pour le moment, le cadre réglementaire français n’est pas le seul élément à contrarier le développement de ces instruments. « Les sukuks existent, la Malaisie et Brunei étant parmi les plus importants émetteurs, rappelle Jean-Michel Bourgoin (CAAM), et rien ne nous empêche de créer des portefeuilles de sukuks d’un point de vue réglementaire. Les difficultés viennent des caractéristiques des sukuks et de leur faible profondeur. C’est un marché très peu liquide. Trop peu pour les gestionnaires d’actifs qui doivent pouvoir faire tourner leurs portefeuilles si besoin est…Avec davantage d’émissions de sukuks en Europe, le marché gagnerait en profondeur ». C’est décidément cette liquidité aléatoire qui peut réduire l’attractivité de la diversification en produits de finance islamique. Au moins pour le moment.

LA FINANCE ISLAMIQUE INTERNATIONALE AMORCE SON REBOND

 

Sorties indemnes de la crise de crédit, mais frappées de plein fouet par l’effondrement du secteur immobilier, les institutions financières islamiques ont les moyens d’attendre le retournement du cycle.

 

Peut-être épargnée par la crise financière, mais pas par ses retombées. L’année 2009 va s’achever en demie teinte pour la finance islamique internationale. Grandes résistantes à la crise de liquidité, isolées des déviances des techniques de crédits de la finance conventionnelle, les institutions financières islamiques avaient pourtant bien passé le premier tournant difficile de fin 2008. Et pour cause : les principes clés de la finance islamiques proscrivent l’intérêt, prônent un engagement au partage des profits et pertes, et surtout des transactions garanties par des actifs sous jacents. Sur ces bases, le secteur a réussi à accomplir en quelques années un bond impressionnant, représentant entre 700 et 1.000 milliards de dollars. Certaines estimations évoquent même un taux de croissance annuel de 20 % depuis 2003.

Mais la nature même des principes de conformité à la Chariah recèle la source d’autres problèmes. Alors même que les banques conventionnelles alourdissaient leurs bilans d’instruments de crédit complexes, les institutions financières islamiques continuaient d’adosser leurs transactions à des actifs physiques, c’est-à-dire en priorité l’immobilier. Résultat : les banques islamiques ont été frappées de plein fouet par la correction immobilière dans la région. Par exemple, à Dubai où les prix se sont effondrés de presque 50 % en un an, les banques islamiques ont des actifs immobiliers liés aux fonds dans lesquels elles investissent mais elles ont aussi beaucoup financé les promoteurs immobiliers, les investisseurs en immobiliers et les entreprises du BTP. Dès Décembre dernier, deux institutions Koweitiennes, Global Investment House et Investment Dar avaient fait défaut.

 

REBOND DES SUKUKS

 

« La finance islamique est en train d’être rattrapée par la crise financière, estime Zoubeir Ben Terdeyet, Directeur-Associé de la société de consultance Isla Invest, les banques islamiques commencent à vaciller à cause de leurs exposition à l’immobilier, au moment même où la finance conventionnelle émerge de la crise ». Pourtant, les institutions financières islamiques semblent majoritairement capables d’absorber une décote temporaire de leurs actifs, souligne Anouar Hassoune, analyste chez Moody’s : « les banques connaissent une détérioration significative de la qualité de leurs actifs, mais ce risque là a été tarifé. Le taux de profit sur ces opérations immobilières étant élevé, les banques islamiques ont accumulé pendant les bonnes années des quantités importantes de réserves. Elles sont bien capitalisées et ont suffisamment de cash pour faire face à une crise de liquidité avec sorties de dépôts ». Quant aux quelques 1000 fonds qui représentent 70 milliards de dollars et 10 % de la finance islamique, ils ont relativement bien résisté, explique t-il, « les actions « Chariah compatibles » sont défensives et les fonds immobiliers de bonne qualité. La correction a été moindre sur les fonds islamiques que conventionnels et ce canal de contagion de la crise demeure secondaire ».

Le véritable signal du redémarrage de la finance islamique est sans doute à rechercher du côté des émissions de sukuks, les obligations islamiques. Inexistants avant 2001, les sukuks cotés sont aujourd’hui une cinquantaine et pèsent 108 milliards de dollars. Mais partout, les émissions se sont taries avec la crise, Londres retardant même son projet d’émission de sukuk coté. Au sein même de l’industrie, des voix de théoriciens de la finance islamique se sont élevées contre certaines formes de sukuks allant à l’encontre des principes de la chariah et deux types d’obligations ont été abandonnés. Toutefois, le marché est en train de connaître un rebond cette année, depuis l’émission d’un sukuk souverain indonésien de 650 millions de dollars sursouscrit sept fois et celle d’un sukuk de la Banque Islamique de Développement de 500 millions de dollars sursouscrit six fois. L’appétit des investisseurs pour ce type d’instrument ne passe pas inaperçu et d’autres acteurs institutionnels, mais aussi corporate et bancaires seraient sur le point d’émettre au cours des prochaines semaines.